Fin de vie : vers un référendum si le texte bloque à l’Assemblée ?

C’est l’une des grandes promesses de son second mandat. Le 13 mai 2025, Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à la loi sur l’aide à mourir, actuellement débattue à l’Assemblée nationale. Pour le président, le texte est une « loi d’humanité et de fraternité ». Mais il n’exclut pas un référendum si le débat parlementaire s’enlise au Palais Bourbon. Voici ce qu’il faut comprendre, au-delà du symbole.

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By La rédaction Santé Matin Published on 14 mai 2025 10h46
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Fin de vie : vers un référendum si le texte bloque à l’Assemblée ? © Shutterstock

Interpellé en direct par Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, Emmanuel Macron a pris position : « Je souhaite que le texte soit voté. »

Macron : un soutien affiché à une loi « d’équilibre » sur l’aide à mourir

Mardi 13 mai 2025, Emmanuel Macron n’a pas esquivé la question. Interrogé par l’ancien journaliste sportif et président du PSG Charles Biétry, frappé par une maladie incurable, la maladie de Charcot, il a exprimé son soutien à la loi débattue depuis le 12 mai 2025 à l’Assemblée nationale : « Je souhaite que le texte engagé aujourd’hui soit voté. »
Ce texte, scindé en deux volets distincts, porte d’un côté sur le renforcement des soins palliatifs, et de l’autre sur la création d’un « droit à l’aide à mourir ». C’est ce second pan qui concentre les tensions. Macron, lui, parle d’un texte « d’équilibre », et précise : « Quand il existe une souffrance réfractaire aux traitements, quand il n’y a plus d’espoir, avec des règles, des encadrements, si le corps médical est d’accord, qu’on puisse aider à partir dans la dignité ».

Le projet porté par le député Olivier Falorni définit les conditions d’accès à l’aide à mourir. Il cible les patients atteints d’une « affection grave et incurable », « en phase avancée ou terminale », avec un pronostic vital engagé. La Haute Autorité de Santé a précisé que la phase avancée correspond à une « dégradation irréversible de l’état de santé affectant la qualité de vie ».
Parmi les points les plus discutés dans l’hémicycle : le rôle du corps médical, la collégialité de la décision, l’obligation ou non de proposer les soins palliatifs en amont, et la possibilité pour le patient d’auto-administrer la substance létale. Les débats, qui dureront jusqu’au 27 mai 2025, devront aussi trancher sur plus de 3 000 amendements, dont certains visent à durcir, voire à bloquer, le texte.

Fin de vie : le président n’exclut pas un référendum en cas de blocage

Conscient de la division du Parlement, et même au sein du gouvernement Bayrou, sur le sujet, Emmanuel Macron a ouvert la voie à un référendum. « Si à l’issue de ces premières lectures on voyait qu’il y a un enlisement, une impossibilité d’aller au bout, à ce moment-là, je pense que le référendum peut être une voie pour débloquer ». Il assure vouloir le faire « avec beaucoup de précaution », seulement en dernier recours.
Le président s'appuie sur le travail de la Convention citoyenne de 2022-2023, qui avait recommandé d’ouvrir l’accès à l’aide à mourir dans un cadre strict.

Le texte divise au-delà des partis. La ministre de la Santé Catherine Vautrin appelle à « un cadre clair, des principes non négociables », tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), farouchement opposé, refuse toute implication de l’État dans la mort d’un tiers.
La droite et l’extrême droite multiplient les amendements. Les groupes parlementaires ont laissé une liberté de vote à leurs membres, signe que la ligne de fracture est avant tout éthique. De nombreux députés ont évoqué leurs expériences personnelles, parfois douloureuses, face à la fin de vie d’un proche.

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