L’association UFC-Que Choisir (Union fédérale des consommateurs – Que Choisir) a levé le voile, ce 14 mai, sur sa nouvelle initiative : une application baptisée QuelProduit, conçue pour scanner les codes-barres de centaines de milliers de produits et dévoiler ce qu’ils contiennent réellement. Une arme numérique pour les consommateurs, dans un contexte où la composition des produits soulève de plus en plus d’inquiétudes.
L’UFC-Que Choisir lance QuelProduit pour informer sur la composition des produits
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Published on 15 mai 2025 15h05
Scanner les produits pour connaître leur substance
L’objectif est limpide : informer pour protéger. L’application QuelProduit permet aux usagers de consulter instantanément la fiche de plus de 370 000 références alimentaires, cosmétiques ou ménagères. À la clé ? Un éclairage sur les substances contenues, leur niveau de dangerosité supposé, leur impact environnemental… et des alternatives jugées plus saines. Ce geste anodin, devenu banal dans les rayons, prend ici une toute autre ampleur : « identifier instantanément la présence des substances nocives » et « découvrir des alternatives plus saines et responsables », assure l’association sur son site officiel.
Mais l’UFC-Que Choisir ne s’arrête pas là. Dans le cadre de la campagne nationale #StopAuxSubstancesNocives, des bénévoles sont mobilisés dans 80 villes françaises. Objectif ? Aller « à la rencontre des consommateurs et consommatrices » pour les informer sur les « dangers des substances nocives » présentes dans les produits du quotidien. L’association a également organisé une manifestation à Paris, place de la République, le jour même du lancement.
Des produits du quotidien qui empoisonnent ?
Pas question de ménager les industriels. Dans leur communiqué partagé par Libération, l’UFC dénonce « certains aliments industriels, détergents et cosmétiques [qui] contiennent des substances très allergisantes, potentiellement toxiques pour des fonctions de l’organisme ou soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens ». Parmi les produits mis en cause, quelques grandes marques sont explicitement citées : le Coca-Cola Zéro, l’Orangina sans sucre, les chewing-gums Wrigley’s Airwaves menthol et eucalyptus, l’ambre solaire UV ski SPF 30 de Garnier, ou encore le lait solaire Monoï de Tahiti SPF 50 de Soleil des Îles.
La composition de ces articles inclurait des additifs chimiques, filtres UV ou édulcorants dont la dangerosité potentielle alarme les spécialistes. En écho à cette dénonciation, la présidente de l’UFC, Marie-Amandine Stevenin, alerte dans des propos partagés par le quotidien : « Chaque jour, nos enfants, nos proches et nous-mêmes sommes exposés à des risques invisibles. Il est urgent que les pouvoirs publics prennent enfin des mesures concrètes pour protéger notre santé et notre environnement ».
L’application comme levier de pression sur les industriels
Sous ses airs ludiques, QuelProduit joue un rôle bien plus politique. En rendant publiques des données habituellement obscures, l’application entend renforcer la pression sur les fabricants pour qu’ils modifient la composition de leurs produits. Elle permet également aux utilisateurs de « signaler les produits problématiques » directement via la plateforme. Dans son manifeste, l’association insiste : « Il faut interdire les substances les plus préoccupantes », mettre en place une « évaluation véritablement indépendante des composants alimentaires, cosmétiques et ménagers » et surtout, « rendre enfin compréhensible » l’étiquetage des produits.
Autre combat associé, l’instauration obligatoire du Nutri-Score sur tous les produits alimentaires. À ce jour, 40 % des références, notamment parmi les plus caloriques, échappent encore à cet affichage. Une opacité jugée inacceptable par l’UFC, d’autant que le Conseil économique, social et environnemental a lui-même recommandé cette généralisation dès avril 2025.
QuelProduit : une initiative indépendante au service des consommateurs
Gratuite, sans publicité, et développée en toute indépendance, QuelProduit s’appuie sur des données scientifiques reconnues. Son but est double : accompagner les consommateurs vers des choix éclairés, mais aussi pousser les industriels à revoir leurs formules.
Une démarche qui, à défaut de plaire aux multinationales, séduit un nombre croissant de citoyens. L’outil ne se contente pas de stigmatiser : il guide. Chaque fiche produit contient des suggestions d’alternatives jugées moins nocives, permettant à chacun de transformer son panier sans céder à la panique ou au fatalisme.