Taxe soda : les ventes de boissons sucrées ont effectivement baissé

Depuis le 1er mars 2025, la France applique un nouveau barème fiscal sur les boissons sucrées, avec des hausses allant jusqu’à 35 euros par hectolitre. Objectif assumé : réduire la consommation de sucre pour prévenir les maladies métaboliques. Les premiers indicateurs confirment un impact réel sur les ventes.

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By Anton Kunin Published on 14 mai 2025 15h45
Taxe Soda
Taxe soda : les ventes de boissons sucrées ont effectivement baissé © Shutterstock
3,3%Les ventes de boissons sucrées ont reculé de 3,3% sur un an.

« Taxe soda » : un outil fiscal réorienté pour des objectifs de santé publique

La nouvelle version de la taxe soda, en vigueur depuis le 1er mars 2025, s’inscrit dans une stratégie de santé publique. Le dispositif repose désormais sur une grille simplifiée à trois tranches, modulée selon la teneur en sucre : 4 euros par hectolitre pour les boissons contenant moins de 5 kg de sucre, 21 euros entre 5 et 8 kg, et jusqu’à 35 euros au-delà. Cette refonte vise à inciter les industriels à reformuler leurs produits pour en réduire la charge glycémique, tout en rendant les alternatives moins sucrées plus attractives.

La précédente version de la taxe, mise en place en 2012 et modifiée en 2018, s’était avérée peu dissuasive. En plafonnant les hausses à des niveaux relativement modérés, elle permettait aux marques de maintenir des recettes très sucrées sans conséquences économiques majeures. Le nouveau dispositif corrige ce biais structurel, avec un double effet escompté : agir sur l’offre via les fabricants et sur la demande en modulant les prix à la consommation. En 2023, la taxe avait rapporté 443 millions d’euros ; en 2025, les recettes attendues dépassent les 800 millions.

Des résultats tangibles sur la consommation, mais un impact sanitaire encore à confirmer

Les premiers mois d’application laissent entrevoir une tendance encourageante. Selon les données de Nielsen, les ventes de boissons sucrées ont reculé de 3,3% sur un an, avec des baisses atteignant 11,8% certaines semaines. Ce repli est plus marqué sur les sodas dits « réguliers », fortement taxés, que sur leurs équivalents « light » ou « zéro », dont la fiscalité reste allégée. Les boissons les plus sucrées deviennent ainsi progressivement moins compétitives.

Cette inflexion du marché pourrait avoir des conséquences positives sur les indicateurs de santé publique, à condition qu’elle se poursuive et se traduise par une baisse réelle de l’apport en sucres libres. Le lien entre consommation de boissons sucrées et pathologies chroniques comme le diabète de type 2, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires est bien établi. La réduction des volumes vendus ne suffit cependant pas : seule une baisse effective de l’exposition moyenne au sucre par habitant permettra d’évaluer l’efficacité sanitaire de la mesure sur le long terme.

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