Un virus inconnu frappe violemment le nord-ouest de la République démocratique du Congo. En l’espace d’un mois, des dizaines de personnes ont succombé en seulement 48 heures après l’apparition des premiers symptômes.
Un virus foudroyant frappe la République démocratique du Congo

Une nouvelle menace sanitaire en République démocratique du Congo
Depuis le 21 janvier 2025, un mystérieux virus sème l’inquiétude en République démocratique du Congo (RDC). Principalement localisée dans les régions de Boloko et Bikoro, situées dans le nord-ouest du pays, cette épidémie a déjà fait 53 morts sur 419 cas enregistrés, selon les chiffres communiqués par les autorités sanitaires et l’OMS.
Le phénomène intrigue par sa rapidité foudroyante. Dans la majorité des cas, les patients meurent en moins de 48 heures après l’apparition des symptômes, qui comprennent de fortes fièvres, des vomissements, des diarrhées et parfois des hémorragies internes.
Un virus issu de la consommation animale ?
Les premières investigations révèlent un point de départ surprenant. Trois enfants de Boloko sont morts après avoir mangé une chauve-souris. Ce détail oriente les chercheurs vers une possible maladie zoonotique, c’est-à-dire transmise de l’animal à l’homme, comme ce fut le cas avec Ebola ou le Covid-19.
De plus, les tests effectués sur plusieurs patients ont écarté les virus connus comme Ebola ou Marburg, tandis que certains échantillons se sont révélés positifs au paludisme.
Une maladie plus redoutable que le Covid-19 ?
La comparaison avec le Covid-19 est inévitable. Toutefois, si ce dernier a entraîné une pandémie mondiale en raison de sa grande capacité de transmission, la maladie actuelle en RDC frappe différemment.
Critères | Maladie inconnue en RDC | Covid-19 |
---|---|---|
Origine suspectée | Chauve-souris | Chauve-souris (hypothèse) |
Temps d’incubation | Quelques heures | 2 à 14 jours |
Mortalité | Très élevée (jusqu'à 50 % des cas recensés) | Environ 2 % |
Propagation | Localisée (Nord-Ouest RDC) | Mondiale |
Symptômes | Fièvre, vomissements, hémorragies internes | Fièvre, toux, détresse respiratoire |
Là où le Covid-19 se transmet principalement par voie aérienne et avec une progression lente, cette maladie se caractérise par une mortalité brutale et une progression localisée. Si elle se révélait contagieuse à grande échelle, ses conséquences pourraient être bien plus dramatiques que celles du Covid-19.
L’OMS sur le pied de guerre
L’Organisation mondiale de la santé a rapidement dépêché des experts pour analyser la situation et prélever des échantillons biologiques. Treize prélèvements ont été envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale de Kinshasa, mais aucun diagnostic précis n’a encore été établi.
En attendant une identification plus précise, les autorités sanitaires congolaises tentent d’endiguer la propagation de l’épidémie. Un cordon sanitaire a été mis en place autour des villages touchés, mais les moyens restent limités dans un pays où le système de santé est déjà fragilisé.
Une propagation possible hors des frontières ?
Si l’épidémie reste pour l’instant contenue au nord-ouest du pays, plusieurs inquiétudes persistent :
- Un manque d’infrastructures médicales pour isoler les malades.
- Un risque de transmission par des voyageurs quittant la région touchée.
- Une origine encore floue, qui empêche toute prévention efficace.
Le climat chaud et humide de la RDC est un terreau fertile pour de nombreuses maladies tropicales. Le pays a déjà connu des épidémies d’Ebola, de rougeole et de choléra. Toutefois, cette nouvelle menace pourrait poser un défi inédit si elle venait à se propager.
Faut-il s’inquiéter ?
Pour l’instant, l’OMS et les autorités locales assurent suivre la situation de près et mettent en avant les efforts pour identifier l’agent pathogène. Aucune alerte internationale n’a été émise, mais le mystère entourant cette maladie et son taux de mortalité fulgurant suscitent de nombreuses interrogations.
Si la cause était confirmée comme étant une maladie zoonotique, une nouvelle crise sanitaire majeure pourrait émerger, à moins de prendre certaines décisions. Il pourrait s'agir de suivre certaines restrictions sanitaires en République démocratique du Congo, notamment dans les modes d'alimentation. Pour éviter la propagation du virus, il est également possible de limiter les flux migratoires. En attendant, les habitants des zones touchées restent livrés à eux-mêmes, dans l’angoisse d’une maladie qui frappe sans prévenir et sans remède.