Scanners médicaux : alerte sur le risque de cancers

Longtemps perçue comme un miracle technologique, l’imagerie médicale est aujourd’hui scrutée avec suspicion. Au centre des inquiétudes : les scanners CT, ces examens d’apparence anodine mais porteurs d’un risque invisible. Et ce sont les plus jeunes qui en paient le prix le plus lourd.

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By La rédaction Santé Matin Published on 15 avril 2025 10h24
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Scanners médicaux : alerte sur le risque de cancers © Shutterstock

Cancer : une surexposition aux radiations généralisée ?

L’étude conjointe de l’Institute of Cancer Research (ICR) de Londres, de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) et de Kaiser Permanente Washington, publiée le 14 avril 2025 dans JAMA Internal Medicine, jette une lumière crue sur la situation : 9 700 enfants pourraient développer un cancer à cause des scanners CT pratiqués aux États-Unis en 2023.

En tout, ce sont 2,5 millions de mineurs qui ont été exposés à des rayonnements ionisants cette année-là. Si les adultes sont plus fréquemment soumis à ces examens, le risque est largement plus élevé chez les enfants, dont les tissus en développement sont particulièrement sensibles aux effets de la radiation.

Rayons X : des risques sous-estimés, surtout pour les enfants

Le scanner CT (tomodensitométrie) utilise des rayons X pour fournir une image précise de l’intérieur du corps. Mais ces rayons sont cancérogènes, et les doses administrées varient fortement d’un hôpital à l’autre, voire d’un patient à l’autre, comme le souligne la docteure Rebecca Smith-Bindman : « Les doses restent très variables selon les établissements, même au Royaume-Uni. Il est possible de les réduire sans nuire à l’exactitude des diagnostics ».

Chez les enfants, le scanner de la tête est le plus courant, mais il est aussi celui qui présente le risque le plus marqué. À titre d’exemple, les nourrissons de moins d’un an sont dix fois plus susceptibles de développer un cancer après exposition que les autres groupes d’âge.

Risques des scanners : informer pour protéger

L’un des constats les plus dérangeants de cette étude concerne le manque total de communication auprès des familles. La radiologue Malini Mahendra, spécialiste en soins intensifs pédiatriques à l’UCSF, déplore : « Peu de patients et leurs familles sont informés du risque de cancer associé aux CT scans pédiatriques. Nous espérons que ces résultats permettront des discussions plus éclairées », relate MedicalXpress.

Selon les chercheurs, de nombreux examens pratiqués chez les enfants seraient évitables, notamment dans les cas de maux de tête sans symptômes inquiétants, ou d'infections des voies respiratoires supérieures. Or, chaque examen inutile est une exposition évitable à un facteur de cancer.

L’appel des chercheurs est clair : réserver les CT scans aux cas médicalement justifiés, ajuster les doses en fonction de l’âge et de la zone examinée, et informer systématiquement les parents du rapport bénéfice-risque. Le professeur Amy Berrington, épidémiologiste à l’ICR, insiste : « Pour l’individu, le risque est faible. Mais à l’échelle de la population, les risques faibles se cumulent. Nous devons éviter les examens superflus et contrôler strictement les doses ».

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