À partir du mois de juin 2025, l’Assurance Maladie lancera une vaste opération de sensibilisation par téléphone auprès de 500 000 assurés. Cette initiative, ciblée sur les patients atteints de diabète et cardiaques, vise à améliorer le suivi médical de maladies chroniques majeures.
Diabète, insuffisance cardiaque : pourquoi l’Assurance Maladie va-t-elle vous appeler ?
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Published on 28 avril 2025 10h07
Le 23 avril 2025, l’Assurance Maladie a officialisé le lancement d’une campagne d'appels destinée à 500 000 personnes souffrant de diabète ou d’insuffisance cardiaque. Cette démarche s’inscrit dans une politique de renforcement du suivi des pathologies chroniques, en réponse aux besoins identifiés par les autorités sanitaires. L’objectif principal est de favoriser une prise en charge médicale régulière afin d'améliorer la qualité de vie des patients et de prévenir d’éventuelles complications.
Un appel ciblé vers des patients à risque
L'initiative concerne uniquement les assurés ayant reçu un diagnostic de diabète ou d’insuffisance cardiaque et qui ont consulté leur médecin généraliste moins de deux fois au cours des douze derniers mois. Cette fréquence est considérée comme insuffisante au regard des recommandations actuelles.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande en effet un minimum de quatre consultations par an pour les personnes atteintes de ces maladies chroniques. Cette fréquence vise à garantir un suivi médical adapté, permettant notamment d'ajuster les traitements, de surveiller l’évolution des pathologies et de détecter précocement d’éventuelles complications.
Le choix de contacter directement les assurés par téléphone traduit une volonté de l'Assurance Maladie de mobiliser les patients concernés, de leur rappeler l’importance de leur suivi, et de les inciter à prendre rendez-vous avec leur médecin traitant.
Pourquoi le diabète et l’insuffisance cardiaque sont-ils particulièrement visés ?
Le diabète et l’insuffisance cardiaque sont deux pathologies chroniques particulièrement prévalentes en France. Selon les données officielles relayées par les médias spécialisés, environ 4,3 millions de personnes étaient traitées pour diabète en 2022, représentant 6,3 % de la population. L’insuffisance cardiaque concernait, quant à elle, environ 1,37 million de patients adultes.
Ces maladies sont fréquemment liées : le diabète, en raison de l’hyperglycémie chronique, peut endommager les vaisseaux sanguins et accroître le risque d’insuffisance cardiaque. À l’inverse, les patients souffrant d’insuffisance cardiaque développent souvent un diabète de type 2, notamment en raison de la sédentarité imposée par leur état de santé.
L’absence de suivi régulier expose ces patients à des risques accrus de complications graves : infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux (AVC), hospitalisations en urgence, voire décès prématuré. D'où l’importance pour l’Assurance Maladie de renforcer l'accompagnement de ces publics fragiles.
Un déroulement encadré et un objectif de prévention
La campagne débutera dès le mois de juin 2025 et s’étendra sur plusieurs semaines. Les assurés concernés recevront un appel émanant de leur Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM). Lors de cet échange, il sera rappelé l'importance d’une consultation régulière avec un professionnel de santé.
Le contact sera effectué par des agents habilités, spécifiquement formés pour orienter les patients vers leur médecin traitant. Il ne s’agit ni d’une campagne de contrôle, ni d’une sanction, mais bien d’une action de sensibilisation et d'accompagnement.
L'Assurance Maladie précise qu’elle souhaite, par cette démarche, "s'assurer que le parcours de soins des patients est cohérent et se déroule dans de bonnes conditions", en facilitant la reprise d'un suivi médical régulier.
Perspectives de santé publique
Cette campagne s’inscrit dans une approche plus globale de renforcement de la prévention en santé publique. En ciblant des patients identifiés comme insuffisamment suivis, l’Assurance Maladie espère prévenir des complications graves, réduire les hospitalisations d'urgence et améliorer la qualité de vie des patients chroniques.
La prévention secondaire, qui consiste à éviter l'aggravation d'une maladie déjà diagnostiquée, représente aujourd'hui un enjeu majeur pour le système de santé français, tant du point de vue médical qu’économique.
En agissant de manière proactive, l'Assurance Maladie confirme l'importance accordée à un suivi médical continu, pilier de la prise en charge des pathologies chroniques et levier essentiel pour préserver la santé des citoyens.