Pour les personnes transplantées d’organes et les patients dyalisées, deux doses d’un vaccin ARN messager contre Covid-19 ne suffisent pas : afin de développer suffisamment d’anticorps, elles doivent en recevoir une troisième, apprend-on de trois études sur le sujet menées par les équipes du CHU de Toulouse.
Parmi les transplantés d’organes et les dyalisés, seuls 40% ont développé des anticorps après la deuxième dose
Les personnes transplantées d’organes sont très vulnérables en cas d’infection au Covid-19 : quand elles contractent le virus, leur taux de mortalité est de 20%. Désignées dès le début de la campagne vaccinale comme un public prioritaire, elles doivent absolument acquérir une protection vaccinale adéquate face au Covid-19. Or, selon une étude réalisée par les équipes du CHU de Toulouse, seuls 33,8% des personnes transplantées d’organes suivies dans le cadre de l’étude ont développé des anticorps contre le Covid-19.
Du fait de cette faible réponse vaccinale observée, la Direction Générale des Soins a recommandé la réalisation d’une troisième dose dans certaines populations dont les patients transplantés. Le suivi de 101 premiers patients transplantés a permis de quantifier la prévalence d’anticorps à 0% avant la vaccination, 4% avant la deuxième dose, 40% avant la troisième dose et 68% quatre semaines après la troisième dose. Par ailleurs, 44% des patients qui étaient séronégatifs après deux doses ont développé des anticorps contre le Covid-19 après la troisième dose.
Chez les transplantés d’organes et les dyalisés, un contrôle de la réponse vaccinale s’impose
Les équipes du CHU de Toulouse recommandent donc une vaccination à deux doses des patients dialysés, puis une mesure du titre d’anticorps. Si ce dernier est insuffisant, une troisième dose est recommandée. Les personnes attendant une transplantation de rein doivent d’ailleurs recevoir les deux doses avant la transplantation.
Selon les chercheurs, bien que la réponse vaccinale soit moindre chez les personnes transplantées d’organes et les patients dyalisés, les vaccins ARN messager contre le Covid-19 sont bien tolérés par ces deux populations. Ils peuvent donc les recevoir sans danger, voire recevoir une troisième dose.