En France, si le nombre de médecins, toutes spécialités confondues, augmente, les généralistes sont de moins en moins nombreux. Ce constat inquiète le Conseil national de l’Ordre des médecins qui voit dans ces chiffres une aggravation du problème des déserts médicaux sur le territoire.
Moins de généralistes dans les départements où la population augmente
Dans la grande majorité des départements français, les médecins généralistes sont de moins en moins nombreux, et ce constat devient alarmant. L’Atlas 2017 de la démographie médicale publié par le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) jeudi 12 octobre, n’est pas optimiste et invite les autorités à accélérer sa politique de lutte contre les déserts médicaux.
L’Ordre n’hésite pas à qualifier de « préoccupante » la baisse du nombre de généralistes. Ils étaient 88 886 à exercer en France en 2016, ils ne sont aujourd’hui plus que 88 137, tous modes d’exercice confondus. « Cette baisse du nombre de généralistes est d’autant plus alarmante qu’elle affecte la quasi-totalité de nos territoires ; on la constate dans 93 de nos départements », indique le CNOM dans un communiqué.
Les médecins étrangers ne sont pas une réponse aux déserts médicaux
Face à cette situation qui ne fera que s’aggraver – dans 45 départements dans lesquels la population est en hausse, le nombre de médecins est en baisse – l’Ordre des médecins illustre l’inefficacité de la définition, en 2012, des zones déficitaires en offre de soins et de toutes les mesures qui ont été prises pour remédier à ces nouveaux déserts médicaux.
Et pour combattre une idée reçue, le CNOM a profité de la sortie de cet Atlas pour publier une étude sur les flux migratoires de médecins à diplômes étrangers en France. Ces derniers sont de plus en plus nombreux en France et représentent aujourd’hui 11 % de l’activité médicale régulière. Pourtant, ils ne semblent pas être une réponse aux déserts médicaux français. « Cette étude montre que ces médecins étrangers, quelle que soit leur nationalité, et à l’instar de leurs confrères français, ne s’installent pas dans les zones définies comme déficitaires par les ARS (Agences régionales de santé, ndlr) », indique le CNOM avant d’encourager les autorités à repenser en profondeur la coopération internationale en matière de régulation des professions médicales.