Les enfants mangent de moins en moins bien, met en garde le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CRÉDOC) dans son enquête « Comportements et consommations alimentaires en France ». Sur les dix dernières années, la diversité des produits consommés a diminué, tandis que la consommation des plats préparés a augmenté.
Les enfants mangent moins de produits sains et davantage de plats préparés
Les annonceurs ont beau diffuser des messages nutritionnels pendant les publicités de produits alimentaires réputés mauvais pour la santé, apparemment cela ne se traduit pas par une amélioration de la qualité nutritionnelle dans les assiettes. Selon une enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CRÉDOC), en dix ans, le régime alimentaire des enfants âgés de 3 à 10 ans a nettement évolué vers une moindre diversification et une consommation accrue de plats élaborés (plats préparés, pizzas).
Les parents privilégient pour leurs enfants une alimentation plus riche en féculents (pâtes et riz), en volaille (plutôt qu’en viande ou charcuterie), en pizzas, plats composés et soupes. Par ailleurs, la consommation de sodas augmente nettement chez les enfants âgés entre 3 et 5 ans. Dans le même temps, la consommation de produits carnés, de charcuteries, de poissons, de produits laitiers et de fruits et légumes est en forte baisse. Seule consolation : la consommation de produits sucrés et de matières grasses est en net recul.
Seuls 23% des 6-10 ans ont une alimentation correcte
Les auteurs de cette étude dressent également quatre « profils » d’enfants suivant leur régime alimentaire. Sur les quatre profils, un seul correspond à une alimentation saine. Les « amateurs de variété » (23% de l’ensemble des 6-10 ans) ont une alimentation d’une plus grande diversité : ils consomment sur une semaine 17,8 groupes alimentaires différents (contre 16,1 groupes alimentaires en moyenne pour l’ensemble des 6-10 ans). Ils sont plus actifs, plutôt maigres ou normo-pondéraux (85% contre 77% en moyenne dans l’ensemble des 6-10 ans), sont davantage issus de catégories socioprofessionnelles supérieures (28% contre 18% dans l’ensemble des 6-10 ans) et habitent plus souvent le sud de la France.
Quant aux « mauvais élèves », les auteurs de l’étude les catégorisent en « petits mangeurs » (39% des enfants de 6-10 ans), « habitués du tout prêt » (22%) et « palais sucrés » (16%). Les petits mangeurs consomment moins de tous les produits alimentaires, exception faite des boissons chaudes et des viennoiseries. Par conséquent, leur alimentation totale est inférieure en masse (1368 g/j contre 1621 g en moyenne à cet âge) et en énergie (1311 kcal/j, contre 1562 kcal/j). En plus, leur diversité alimentaire s’avère significativement inférieure à la moyenne (15,3 groupes alimentaires différents consommés sur une semaine contre 16,1 pour l’ensemble des 6-10 ans).
Les habitués du tout prêt (22%) ont une alimentation très peu diversifiée (14,9 groupes alimentaires seulement) : ils consomment plus de sandwichs (+55%), de pizzas-quiches (+45%) et de plats composés (+30%) que la moyenne. Ils habitent plutôt en région parisienne (30% contre 21% pour l’ensemble des 6-10 ans), et sont plus souvent issus de familles monoparentales (25% contre 18%). Ils sont également plus sédentaires car ils passent plus de temps devant les écrans (61% contre 49%) et sont plus souvent en surpoids (24% contre 17%).
Les palais sucrés (16%) ont certes une alimentation plus diversifiée, mais celle-ci porte sur des types d’aliments qu’il n’est pas recommandé d’encourager: biscuits salés, pâtisseries et boissons sucrées. Dans ce groupe on retrouve davantage d’enfants d’ouvriers (41% contre 29%), beaucoup d’enfants sédentaires (64% contre 49%) et plus d’enfants en surpoids ou obèses (34% contre 23%).