Huiles d’olive : des hydrocarbures et plastifiants dans nos assiettes ?

Dans 22 huiles d’olive analysées, pas une seule n’échappe à la règle : plastifiants et hydrocarbures s’y invitent, même dans les flacons les plus onéreux.

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By La rédaction Santé Matin Published on 24 avril 2025 15h34
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Huiles d’olive : des hydrocarbures et plastifiants dans nos assiettes ? © Shutterstock

Elles sont présentes sur toutes les tables, vantées pour leurs vertus et adulées pour leur goût. Mais que se passe-t-il quand ce produit emblématique de la diète méditerranéenne devient un vecteur silencieux de contamination ?

Huiles d'olive : des résidus toxiques dans chaque bouteille analysée !

L’association 60 Millions de consommateurs a passé au crible 22 huiles d’olive vierge extra vendues en grande surface, bio comme conventionnelles. Résultat : toutes contiennent des traces de plastifiants et d’hydrocarbures. Ces substances, parfois présentes jusqu’à 10 mg/kg pour les MOAH, sont des composés dérivés du pétrole connus pour leur caractère potentiellement cancérigène. Quant aux MOSH, ils peuvent s'accumuler dans le foie et le système lymphoïde. Leur présence est d’autant plus inquiétante qu’elle touche l’intégralité des références testées.

Les phtalates, notamment le DEHP, ont été retrouvés dans les 22 échantillons. Selon Patricia Chairopoulos, journaliste à 60 Millions de consommateurs, ces composés proviennent des tuyauteries, bâches ou cuves utilisées lors du stockage ou du transport : « L’huile d’olive est un corps gras qui absorbe énormément ces contaminants ». Certaines huiles atteignent 4,8 mg/kg de DEHP, alors que la législation européenne interdit tout contact de ces matériaux avec les corps gras. Ce décalage entre la norme et la réalité interroge sur les pratiques industrielles et leur rigueur.

Le bio n’est pas épargné, les prix non plus

La promesse du bio ? Rien ne la distingue ici des produits conventionnels. Les huiles certifiées biologiques présentent les mêmes niveaux de contamination, parfois même supérieurs. Quant au prix, il ne protège pas davantage. Des huiles chères sont aussi polluées que celles à bas coût. Seule une référence s’en sort : Primadonna (Lidl), sans aucun contaminant détecté, notée 16/20 pour environ 6,99€/L, selon l’étude. Ce constat remet en cause la relation prix/qualité perçue et appelle à repenser nos critères d’achat.

L’étude rappelle que les phtalates sont suspectés d’agir comme perturbateurs endocriniens. À long terme, leur exposition chronique est associée à des troubles hormonaux ou reproductifs. Les MOAH, eux, sont des hydrocarbures aromatiques que l’Agence européenne des produits chimiques classe comme cancérogènes probables. Même si les quantités retrouvées restent inférieures aux niveaux catastrophiques des décennies passées, leur présence persistantedans l’alimentation quotidienne est préoccupante. Comme le souligne le magazine, « ce ne sont pas des quantités énormes, mais il y a un risque d’impact sur la santé si vous consommez beaucoup sur le long court ».

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