Le Sénat a voté, le 13 février 2025, l’interdiction définitive des cigarettes électroniques jetables, plus connues sous le nom de « puffs ». Alors que ces dispositifs séduisaient une part croissante de la jeunesse, leur impact sanitaire et environnemental a conduit les législateurs à trancher.
Tabagisme : les puffs interdites en France

Le 13 février 2025, la France est devenue le deuxième pays européen, après la Belgique, à interdire la commercialisation des puffs. Ces cigarettes électroniques jetables, populaires chez les adolescents, ont fait l’objet d’un long débat au Parlement. Officiellement, la loi vise à lutter contre le tabagisme des jeunes et à limiter les déchets polluants. Mais cette interdiction est-elle réellement efficace ?
Un parcours législatif complexe pour bannir les puffs
L’histoire de cette interdiction commence en novembre 2022, lorsque Francesca Pasquini, alors députée écologiste, dépose une proposition de loi visant à prohiber les puffs. Ce texte est adopté par l’Assemblée nationale le 4 février 2025, puis validé par le Sénat le 13 février 2025 après une consultation de la Commission européenne, indispensable pour éviter un conflit avec les règles du marché unique. Concrètement, la loi interdit la fabrication, la vente et la distribution des dispositifs de vapotage à usage unique, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable. Les commerces disposent d’une période de transition pour écouler leurs stocks, avant l’application effective de l’interdiction.
Le texte s’inscrit dans une dynamique européenne : le Royaume-Uni a annoncé une mesure similaire pour juin 2025, et d’autres pays pourraient suivre. L’objectif affiché est double : protéger la jeunesse et limiter la pollution.
Une interdiction motivée par des préoccupations sanitaires et environnementales
Le vote des sénateurs repose sur des chiffres qui inquiètent les autorités de santé. Selon une étude de l’Alliance contre le tabac, 15 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans ont déjà consommé des puffs, et 47 % d’entre eux ont découvert la nicotine grâce à ces produits. Les fabricants ciblent délibérément les adolescents avec des designs colorés et des arômes sucrés (barbe à papa, mangue, cola, etc.), rendant la vape ludique et attractive.
Mais l’argument sanitaire ne suffit pas. Les puffs sont aussi un désastre écologique. Ces petits dispositifs contiennent des batteries en lithium non recyclables, du plastique et des métaux lourds, générant une pollution massive. On estime qu’en France, plus d’un million de puffs sont jetées chaque semaine.
Puffs : une interdiction réellement efficace ?
Si le bannissement des puffs est une avancée symbolique, certains acteurs pointent du doigt les failles du dispositif. D’abord, l’interdiction ne concerne que les dispositifs à usage unique. Or, les industriels du tabac n’ont pas attendu pour réagir : déjà, des modèles rechargeables et des alternatives aux puffs apparaissent sur le marché, contournant ainsi la loi.
Ensuite, se pose la question de l’application réelle de l’interdiction. Comment garantir que les puffs ne circuleront pas via des circuits parallèles ? Certains experts redoutent un essor du marché noir, avec des produits de moindre qualité, potentiellement plus dangereux. Notamment via les sites en ligne chinois qui proposent déjà des modèles.
Et, de plus, seules la Belgique et la France ont interdit ces cigarettes électroniques sur leur territoire. Les jeunes frontaliers avec l’Espagne, l’Allemagne ou encore l’Italie n’auront aucun problème à s’en procurer.