Achat de vêtements : cet utilisateur de TikTok se retrouve recouvert de boutons

Un visage couvert de pustules, une vidéo TikTok devenue virale, une friperie en ligne de mire. Le point de départ d’une affaire dermatologique banale, mais symptomatique d’un rapport de plus en plus négligent à l’hygiène textile. Entre mode vintage et mycoses oubliées, la prudence devrait pourtant être un réflexe.

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By La rédaction Santé Matin Published on 2 mai 2025 18h03
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Achat de vêtements : cet utilisateur de TikTok se retrouve recouvert de boutons © Shutterstock

Comme le rapportent nos confrères de Midi Libre, le 30 avril 2025, un jeune utilisateur de TikTok, connu sous le pseudonyme @onenevertwoo_one, a publié plusieurs vidéos montrant son visage couvert de lésions cutanées. L’affaire, rapidement devenue virale (plus de 5 millions de vues), met en cause un achat de vêtements d’occasion effectués en friperie. Le principal suspect ? Une infection bénigne, mais visuellement impressionnante : le molluscum contagiosum.

£une infection causée par des vêtements achetés en friperie

Le jeune homme - @onenevertwoo_one - affirme avoir contracté une infection cutanée après avoir porté des vêtements achetés en friperie et qu’il n’aurait pas lavés au préalable. Si les articles ne précisent pas s’il s’agit d’une friperie en ligne ou physique, le récit repose intégralement sur sa déclaration et l’observation de symptômes apparus après l’usage des vêtements.

Il est important de noter que les autorités sanitaires n'ont à ce jour émis aucune alerte concernant une épidémie liée aux vêtements d’occasion, qu’ils soient neufs ou vintage. Aucune contamination massive n’a été recensée en lien direct avec le circuit de seconde main. Le cas rapporté ici semble donc a priori isolé.

Molluscum contagiosum : une infection impressionnante mais bénigne

Le molluscum contagiosum est une infection virale de la peau, provoquée par un proxvirus (ou poxvirus), un agent pathogène de forme ovale. C’est une affection fréquente en France, sans gravité dans la grande majorité des cas.

Les lésions cutanées apparaissent généralement entre un et six mois après l’exposition. Il s’agit de petites bosses lisses, brillantes, rosâtres, présentant souvent un cratère central, remplies d’une substance blanche et épaisse. L’aspect peut être impressionnant, mais la pathologie reste inoffensive pour la santé générale, sans risque de complications graves.

@onenevertwoo_one Membalas @Revana~• kalau ada udah saya mut!l4si kak😊 #fyp #foryoupage #fypage #moluskum ♬ suara asli - onenevertwoo_one - ONESHHHSS

Comment se transmet cette infection ?

Le molluscum contagiosum ne se transmet pas facilement, mais il peut contaminer la peau par contact direct avec une lésion, ou de manière indirecte via des objets contaminés : serviettes, literie, vêtements. Le grattage favorise également l’auto-contamination, c’est-à-dire la propagation des lésions sur d’autres zones du corps.

Dans le cas évoqué sur TikTok, le lien entre les boutons apparus et les vêtements non lavés est plausible mais non confirmé médicalement. Il est donc impossible de valider formellement cette origine sans examen clinique et virologique approfondi.

Combien de temps durent les symptômes ?

La maladie évolue spontanément : chaque bosse disparaît naturellement en deux à trois mois, bien que dans certains cas les lésions puissent persister jusqu’à trois ans. Aucun traitement n’est systématiquement nécessaire. Toutefois, lorsqu’elles deviennent gênantes, les dermatologues peuvent recommander :

  • l’application de crèmes topiques antivirales ou kératolytiques ;
  • la cryothérapie (gel par azote liquide) ;
  • ou l’exérèse manuelle (grattage sous contrôle médical).

Les enfants sont les plus touchés, mais l’infection peut aussi concerner les adultes, notamment en cas de baisse d’immunité ou de contact fréquent avec des environnements contaminés.

Toujours laver ses vêtements après achat

Si l’hypothèse du jeune homme reste sujette à caution, elle permet de rappeler une évidence trop souvent négligée : tout vêtement, neuf ou d’occasion, doit être lavé, par précaution, avant usage.

Comme le rappelle le professeur Frances Kozen, citée par Midi Libre, de nombreux textiles sont traités avec des produits chimiques : assouplissants, agents déperlants, antifongiques. Ces résidus peuvent provoquer des irritations, rougeurs, démangeaisons, voire, dans de rares cas, des réactions allergiques sévères. Laver les habits permet de diminuer la présence de ces substances et d’éliminer d’éventuelles bactéries ou champignons.

Le dermatologue Charles Puza n’a d’ailleurs pas manqué de renchérir auprès de nos confrères : cela vaut particulièrement pour les vêtements issus de la fast fashion (type Shein, Temu), ces derniers étant souvent imprégnés de composés chimiques.

La teigne, autre pathologie à ne pas négliger

Le molluscum n’est pas le seul risque dermatologique lié à l’hygiène textile. Les friperies peuvent également être un vecteur potentiel de teigne, une infection fongique très contagieuse. Elle se transmet par contact direct avec des cheveux ou poils contaminés, ou de manière indirecte via des textiles (bonnets, taies d’oreiller, foulards).

Une lutte antifongique rigoureuse et un lavage à haute température sont recommandés pour neutraliser le risque.

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