Médecins généralistes et spécialistes : comprendre leur rôle dans le système de santé français

Le parcours de soins en France repose sur deux figures clés du système médical : le médecin généraliste et le médecin spécialiste. Mais que désignent exactement ces appellations ? À travers une exploration des statuts, fonctions et qualifications, cet article décrypte les différences et complémentarités entre ces professionnels de la santé.

Cropped Favicon.png
By Elie Avot Published on 21 mai 2025 15h30
medecin-generaliste-specialiste-sante-france
Médecins généralistes et spécialistes : comprendre leur rôle dans le système de santé français © Shutterstock

Le mot médecin recouvre plusieurs réalités dans l’organisation de la santé en France. Entre le généraliste, souvent premier interlocuteur du patient, et le spécialiste, sollicité pour son expertise ciblée, le système médical français repose sur une répartition fonctionnelle. Cette distinction, bien que centrale, reste encore mal comprise du grand public. Depuis la réforme des études médicales, la médecine générale est devenue une spécialité à part entière, un statut qui redéfinit les contours traditionnels de la profession. Comprendre ce qui distingue un médecin généraliste d’un spécialiste est fondamental pour s’orienter dans le parcours de soins et accéder à un remboursement optimal.

Le médecin généraliste : spécialiste de la globalité et de l’entrée dans le soin

Contrairement à une idée reçue, le médecin généraliste est aujourd’hui un spécialiste à part entière. Le rapport du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM), intitulé La médecine générale et la qualification de spécialiste en médecine générale, souligne que « depuis 2007, tous les médecins diplômés sortant de nos facultés sont spécialistes » (Conseil national de l’Ordre des médecins). Cette évolution découle de la création du Diplôme d'Études Spécialisées (DES) en médecine générale, qui confère une spécialisation universitaire et professionnelle.

La mission du généraliste est définie par l’article L.4130-1 du Code de la santé publique, créé par la loi n°2009-879 du 21 juillet 2009, qui indique que le médecin généraliste doit « assurer pour ses patients la prévention, le dépistage, le diagnostic, le traitement et le suivi des maladies ainsi que l'éducation pour la santé ».

Il s’agit donc d’un professionnel transversal, capable de prendre en charge la grande majorité des problèmes de santé et d’orienter, si nécessaire, vers un spécialiste. Il exerce majoritairement en cabinet libéral, mais peut également intervenir en structures hospitalières ou en centre de santé.

Selon le rapport du CNOM précité, au 1er janvier 2014, la France comptait 103 013 médecins généralistes, dont 67 % en activité libérale. Toutefois, seuls 44 % de ces praticiens étaient officiellement qualifiés comme spécialistes en médecine générale.

Le médecin spécialiste : une expertise centrée sur un domaine défini

Un médecin spécialiste se consacre à une branche spécifique de la médecine. On dénombre en France 44 spécialités médicales reconnues, comme la cardiologie, la dermatologie, la pédiatrie, l’endocrinologie, la psychiatrie ou encore la neurologie.

Ces professionnels sont généralement consultés à la suite d'une recommandation du médecin traitant, sauf dans certaines disciplines dites à accès direct, comme la gynécologie, l’ophtalmologie, la psychiatrie et la pédiatrie. Cette orientation conditionne le niveau de remboursement : en dehors du parcours de soins coordonné, la prise en charge par la sécurité sociale est réduite.

Les médecins spécialistes peuvent exercer en secteur hospitalier ou en libéral. En secteur 1, les tarifs sont fixés par la convention médicale. En secteur 2, ils peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires, encadrés mais non remboursés par l’assurance maladie obligatoire.

Leur formation post-Doctorat est plus longue que celle des généralistes, souvent entre 4 et 6 ans supplémentaires, selon la spécialité choisie et le niveau de technicité requis.

Le rôle du médecin traitant dans l’orientation du parcours de soins

En France, la désignation d’un médecin traitant est indispensable pour bénéficier du remboursement optimal des consultations. Ce médecin, le plus souvent généraliste, est le référent du patient dans le cadre du parcours de soins coordonné, mis en place par la loi du 13 août 2004.

Selon ameli.fr, « choisir un médecin traitant permet une meilleure orientation dans le système de soins et un meilleur suivi médical ». La consultation d’un spécialiste sans passer par ce professionnel, sauf exception, engendre un remboursement minoré.

Certaines zones géographiques connaissent cependant des tensions croissantes dans l'accès à un médecin traitant. Le ministère de la Santé encourage la mise en place de Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS)pour améliorer cette accessibilité (sante.gouv.fr).

Délai d’accès et répartition inégale sur le territoire

Les délais d’attente pour consulter varient fortement. Un rapport de la DREES indique que les patients attendent en moyenne 3 jours pour voir un généraliste, contre 25 jours pour un ophtalmologue et 42 jours pour un cardiologue(drees.solidarites-sante.gouv.fr). Ces écarts s’expliquent par la densité médicale inégale et par la concentration des spécialistes dans les zones urbaines.

No comment on «Médecins généralistes et spécialistes : comprendre leur rôle dans le système de santé français»

Leave a comment

* Required fields