La dernière enquête menée par Santé publique France met en évidence une adhésion toujours solide à la vaccination parmi la population française. Mais certaines catégories de citoyens expriment davantage de réserves, notamment les seniors.
Vaccination : les seniors sont les moins convaincus

À l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, Santé publique France a publié le 28 avril 2025 les résultats actualisés de son baromètre d’adhésion vaccinale. Cette enquête, menée chaque année auprès d’un large échantillon représentatif, permet de suivre l’évolution de la perception des vaccins dans l’opinion publique. Si l’adhésion globale reste élevée, les résultats révèlent plusieurs zones de fragilité qui appellent une réponse ciblée des autorités sanitaires.
Vaccination : une adhésion globalement stable dans la population
Le baromètre 2023 de Santé publique France révèle que 83,7 % des personnes interrogées en France se déclarent favorables à la vaccination en général. Cette proportion témoigne d’une stabilité importante dans la perception de l’utilité des vaccins, après plusieurs années marquées par des controverses autour de certaines campagnes, notamment celles liées à la pandémie de Covid-19.
Par ailleurs, l’évolution des opinions montre une tendance positive sur certains aspects : la part des personnes se déclarant « très favorables » à la vaccination progresse et atteint 34,7 %, contre 30,9 % l’année précédente. Ce renforcement du soutien suggère que, malgré des périodes de tensions sanitaires, la population continue de reconnaître le rôle central des vaccins dans la prévention des maladies infectieuses.
Des disparités sociales et générationnelles persistantes
Derrière cette tendance majoritaire, le baromètre met en évidence plusieurs disparités. Certaines catégories de la population expriment davantage de réserves ou une moindre adhésion à la vaccination. C’est notamment le cas des personnes vivant seules, disposant de revenus modestes ou d’un faible niveau de diplôme. Ces profils sont identifiés depuis plusieurs années comme présentant un risque accru de distance vis-à-vis des recommandations vaccinales.
Les personnes âgées constituent une autre population à surveiller. Le baromètre confirme une baisse de l’adhésion vaccinale chez les seniors, en particulier par rapport aux années précédentes. Cette évolution est préoccupante car les personnes âgées sont plus vulnérables face aux infections telles que la grippe, la pneumonie à pneumocoque ou le zona. Or, leur couverture vaccinale reste insuffisante : à titre d’exemple, seuls 54 % des personnes âgées de 65 ans et plus sont vaccinées contre la grippe saisonnière, un taux inférieur aux objectifs de santé publique.
Une stratégie de prévention renforcée à l’échelle nationale
Face à ces constats, Santé publique France a renforcé ses actions de prévention à travers plusieurs axes définis dans sa nouvelle stratégie « Vaccination et immunisation 2025-2030 ». Celle-ci vise à améliorer l’accès aux vaccins à tous les âges de la vie, à simplifier les parcours de soins et à lutter contre les inégalités sociales de santé. Un effort particulier est déployé pour améliorer l’information à destination des publics les plus fragiles, notamment les personnes âgées et isolées.
Cette année, un dispositif de prévention baptisé « Mon bilan prévention » est mis en place pour les 60 à 65 ans. Il permet d’évaluer l’état vaccinal et, si nécessaire, de proposer des rappels ou des rattrapages adaptés. De nouvelles recommandations ont également été introduites pour renforcer la protection des personnes âgées : vaccination contre le zona et le pneumocoque à partir de 65 ans, et contre le virus respiratoire syncytial (VRS) dès 75 ans, ou à partir de 65 ans en cas de pathologie chronique.
Lutter contre la désinformation, un enjeu structurant
Une autre priorité de la stratégie nationale concerne la lutte contre la désinformation en santé, identifiée comme un facteur majeur de défiance à l’égard des politiques vaccinales. Pour y répondre, un observatoire national dédié sera mis en place. Il aura pour mission de centraliser les données, coordonner les réponses et renforcer la transparence des messages diffusés par les institutions sanitaires.
Le directeur général de la Santé, le Dr Grégory Emery, a rappelé lors de la conférence de presse du 28 avril que « renforcer la promotion de la vaccination dans une dynamique de lutte contre la désinformation en santé » constitue aujourd’hui un enjeu prioritaire. Cette approche se traduira concrètement par des actions de communication renouvelées, un renforcement de la formation des professionnels de santé, et un accès facilité à des contenus fiables via des plateformes comme Vaccination-info-service.fr.
Une mobilisation continue pour maintenir un haut niveau de confiance
Si les résultats du baromètre révèlent une adhésion importante, la confiance dans la vaccination reste un enjeu évolutif. Elle dépend non seulement de l’accessibilité aux vaccins, mais aussi de la qualité des informations fournies, de la relation de confiance entre patients et professionnels de santé, et de la capacité des institutions à anticiper les doutes.
Les autorités sanitaires rappellent que la vaccination ne protège pas uniquement l’individu, mais aussi l’ensemble de la population en assurant une immunité collective. Pour cette raison, maintenir un niveau élevé d’adhésion constitue une priorité de santé publique. Les données de Santé publique France serviront à orienter les prochaines campagnes et à ajuster les réponses aux besoins spécifiques des différents publics.