La cinquième enquête mondiale de ResMed, publiée le 26 février 2025, dresse un constat inquiétant sur le sommeil.
Sommeil : vous êtes loin d’être seul à mal dormir

Le 26 février 2025, ResMed a dévoilé les résultats de sa cinquième enquête mondiale annuelle sur le sommeil. Réalisée auprès de 30 026 personnes dans 13 pays, elle met en lumière une crise du sommeil planétaire qui n’épargne aucun continent. En France, 56 % des répondants ont déjà manqué au moins une journée de travail en raison d’une mauvaise nuit, et 30 % préfèrent endurer leurs troubles du sommeil plutôt que de consulter un spécialiste.
Le sommeil en crise : un problème mondial sous-estimé
Les chiffres de l’enquête ResMed sont sans appel : le monde entier souffre d’un manque chronique de sommeil. Pourtant, seulement 19 % des Français prennent des mesures actives pour améliorer leur repos.
Les causes du mauvais sommeil sont multiples, mais l’étude met en avant quelques grands coupables. Le stress et l’anxiété sont les premiers responsables, affectant la qualité du sommeil de 56 % des Français interrogés. Les pressions financières pèsent également sur le sommeil, empêchant 27 % des personnes de trouver un repos véritablement réparateur. Les problèmes relationnels et familiaux ont aussi un impact direct sur le sommeil pour 24 % des répondants. Enfin, les nuisances sonores, notamment les ronflements, perturbent fortement le repos de nombreux couples. En France, 14 % des femmes déclarent être réveillées chaque nuit par leur conjoint.
Ces facteurs combinés contribuent à un cercle vicieux de fatigue chronique, réduisant la qualité de vie et impactant la santé physique et mentale.
Un impact direct sur la santé et la productivité
D’après le Dr Carlos Nunez, Chief Medical Officer de ResMed, un mauvais sommeil chronique augmente le risque de maladies cardiovasculaires, de troubles de l'humeur et de déclin cognitif. Les recherches médicales confirment que les travailleurs de nuit ont 30 % de risques en plus de développer un cancer du sein en raison du manque de mélatonine, une hormone essentielle à la régulation des fonctions biologiques.
Des études montrent aussi que le sommeil joue un rôle clé dans l’élimination des toxines cérébrales, dont certaines sont liées à la maladie d’Alzheimer. Il influence également la production de collagène, essentiel à la souplesse de la peau, et régule la pression artérielle ainsi que le bon fonctionnement du pancréas, ce qui limite le risque de diabète.
L’enquête révèle que 71 % des employés interrogés dans le monde ont déjà pris un jour de congé en raison d’un mauvais sommeil. Les taux sont particulièrement élevés en Inde (94 %), en Chine (78 %) et aux États-Unis (70 %). En France, cette tendance est moins marquée, avec 44 % des travailleurs déclarant n’avoir jamais pris de jour d’arrêt pour cette raison.
Ce chiffre masque une autre réalité : 54 % des Français reconnaissent que leur manque de sommeil affecte leur performance professionnelle. La majorité des salariés estime que les entreprises ne prennent pas en compte ce problème. Ainsi, 69 % des travailleurs français considèrent que leur employeur ne fait rien pour promouvoir de bonnes habitudes de sommeil, alors que 42 % souhaiteraient que cela fasse partie des politiques de bien-être en entreprise.
Les Français et le "divorce du sommeil"
Si le sommeil joue un rôle dans la performance au travail, il est aussi un facteur clé des relations de couple. En France, 12 % des personnes interrogées dorment séparément chaque nuit et 64 % affirment que cette pratique améliore leur sommeil.
Dans d’autres pays, la tendance est plus marquée. L’enquête montre que 18 % des couples mondiaux ont adopté le "divorce du sommeil". En France, 30 % des couples vivant séparément estiment que leur relation s’est améliorée, tandis que 47 % affirment que cela n’a eu aucun impact. Ce phénomène permettrait d’améliorer la qualité du sommeil sans nuire à l’intimité du couple. D’ailleurs, 22 % des Français ayant opté pour cette solution notent une amélioration de leur vie sexuelle.
Un combat à mener : entre sensibilisation et action
Améliorer la qualité du sommeil repose sur plusieurs aspects. Adopter une meilleure hygiène de sommeil est une première étape essentielle. Il est recommandé d’éviter les écrans avant de dormir, d’adopter des horaires réguliers, et de privilégier une alimentation équilibrée en évitant les excitants en soirée. La surveillance du sommeil est également un élément clé. Pourtant, 63 % des Français n’utilisent aucun outil pour suivre la qualité de leur repos, alors que des applications et montres connectées permettent d’identifier des schémas de sommeil problématiques.
Consulter un spécialiste est une autre mesure souvent négligée. Beaucoup de personnes souffrant de troubles du sommeil, comme l’apnée, ne consultent pas un médecin, alors qu’un simple bilan peut permettre d’améliorer leur quotidien. La question du sommeil devrait être intégrée aux politiques de santé publique.