Vaccination Covid-19 : le Comité Consultatif National d’Éthique se prononce

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Par Anton Kunin Modifié le 22 décembre 2020 à 21h54
Vaccin Covid19
22 millionsSelon le Conseil scientfique Covid-19, il y aurait en France 22 millions de personnes à risque, susceptibles de constituer des groupes prioritaires pour la vaccination contre le Covid-19.

Après le dévoilement fin novembre 2020 par la Haute Autorité de Santé de la stratégie vaccinale contre le Covid-19, c’est aujourd’hui au tour du Comité Consultatif National d'Éthique de se prononcer là-dessus.

Ne pas oublier les personnes âgées à domicile

Les premiers vaccins contre le Covid-19 seront administrés le 27 décembre 2020 en France. S’il n’est bien sûr pas chargé de surveiller la répartition des stocks des vaccins, le Comité Consultatif National d'Éthique s’est néanmoins saisi de son rôle de conseil lors de grands projets complexes d’un point de vue éthique pour formuler son avis sur la question. Globalement parlant, cette campagne vaccinale « doit respecter les principes qui fondent l’éthique médicale et les droits fondamentaux de toute personne, notamment l’égalité, l’équité, le respect des principes d’autonomie et de consentement, de bienveillance et de non-nuisance, le rapport entre bénéfice collectif et risque individuel, de justice pour déterminer les conditions d’accès ».

S’agissant du souci de justice pour déterminer les conditions d’accès, si le Comité salue le choix de vacciner en premier lieu les personnes très âgées (résidents des EHPAD), l’institution rappelle qu’il ne faut pas pour autant oublier les personnes âgées vivant à domicile. L’aspect logistique (en EHPAD, les personnes âgées sont regroupées) ne doit pas primer sur l’impératif d’égalité.

Vacciner les personnes âgées sans tarder

L’institution donne aussi son avis sur les personnes âgées qui ne sont pas en mesure de s’exprimer : dans ce cas, le choix devrait être opéré au terme d’un « processus délibératif à partir de l’avis exprimé par la personne de confiance », ou en l’absence de personne de confiance, par la famille.

L’autre question épineuse abordée par le Comité Consultatif National d'Éthique est le choix du vaccin le plus approprié (puisqu’on sait que certains vaccins ont une meilleure efficacité chez les personnes âgées que d’autres et/ou sont susceptibles d’induire de moindres effets secondaires chez elles). Pour le Comité, à cette étape, il faudrait se dire que tous les vaccins approuvés par les autorités sanitaires provoquent une réponse immunitaire chez les personnes âgées. Et même si on ne peut exclure qu’un autre vaccin potentiellement mieux adapté aux personnes âgées soit proposé dans quelques mois, cela ne justifie pas de différer l’administration rapide du vaccin disponible dans la mesure où il pourra éviter le décès de la personne âgée.

Vaccination contre le Covid-19 : un débat national au printemps 2021 ?

Une fois cette première étape de la campagne vaccinale accomplie, il faudra étendre la vaccination à d’autres pans de la société. Le Comité Consultatif National d'Éthique rappelle que le Conseil scientifique Covid-19 avait identifié, dans la population générale, 22 millions de personnes à risque, susceptibles de constituer des groupes prioritaires pour la vaccination. Cela, non pas parce qu’elles sont elles-mêmes vulnérables mais parce que vacciner ces personnes permettrait de limiter la circulation virale.

Dans un second temps également, une fois l’urgence de vacciner les personnes les plus à risque passée, le Comité Consultatif National d'Éthique suggère d’organiser un débat national au printemps 2021. « Une occasion pour prendre le temps d’échanger, d’analyser les évolutions et les résultats initiaux de la campagne de vaccination, dans un climat serein et confiant ».

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