Ces produits du quotidien qui vous empoisonnent à petit feu…

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Par Aurélie Giraud Modifié le 22 janvier 2019 à 15h04
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32%32% de produits chimiques non conformes sont autorisés sur le marché européen selon une récente étude allemande.

Encore un article écolo-bobo pour nous donner mauvaise conscience d’acheter l’un de ces dentifrices prometteurs de dents saines et blanches ? Ou ce déodorant garanti sans sels d’aluminium ni paraben ? Et pourtant, certains produits d’hygiène de votre quotidien augmenteraient le risque de développer une maladie cardiaque ou un cancer.

Vous avez pris l’habitude d’acheter vos produits d’hygiène sans paraben, sans silicone et sans phénoxyéthanol ? C’est déjà un excellent réflexe. Mais maintenant, vous devrez aussi les choisir sans DCP...

On ne parle plus seulement des perturbateurs endocriniens, contre lesquels le gouvernement semble enfin être prêt à envisager de peut-être faire « potentiellement » quelque chose... Une nouvelle étude pointe du doigt certains composés chimiques appelés dichlorophénols. Les fameux DCP, que l’on retrouve notamment dans les dentifrices, déodorants ou encore les savons antiseptiques, utilisés pour leurs propriétés désinfectantes.

Attention à la présence de Triclosan dans les cosmétiques

Selon une récente étude menée par une équipe de chercheurs américains de l'université du Michigan, publiée dans la revue scientifique Occupational and Environmental Medicine, les Dichlorophénols présents parfois sous l’appellation de Triclosan dans certains déodorants, dentifrices, savons ou produits de coloration pour les cheveux, plus précisément les 2,4-Dichlorophénol (2,4 DCP) et 2,5-Dichlorophénol (2,5 DCP), seraient « potentiellement » dangereux pour la santé.

Potentiellement ? Un risque d’accident cardiaque voire de cancer est tout de même évoqué par les chercheurs...

Une précédente étude menée auprès de plus de 3.000 personnes avait déjà, en 2016, « démontré un lien potentiel entre un taux élevé de 2,5-DCP et une prévalence au diabète » peut-on lire sur le site de LCI. Potentiel, là encore...

Une autre étude publiée mardi 4 décembre dernier dans la revue Human associait le 2,4 DCP à la survenue précoce de la puberté chez les petites filles.

L’équipe de scientifiques américains a cherché cette fois à établir un lien entre la présence de 2,4-DCP et de 2,5-DCP dans les urines et les maladies cardiovasculaires (MCV), le cancer, les maladies pulmonaires, de foie ou encore les problèmes de thyroïde.

Pour mener leur étude, les chercheurs ont analysé les données de santé de 3.617 participants entre 2007-2008 et 2009-2010. Et leurs conclusions sont très préoccupantes : si aucune association n'a été établie entre des taux de DCP dans les urines et des maladies pulmonaires ou thyroïdiques, en revanche, une forte concentration de 2,5-DCP dans les urines peut être associée à une plus grande prévalence pour certaines maladies cardiaques et « de tous les cancers combinés ».

Additifs alimentaires et pesticides : des substances "potentiellement" dangereuses pour la santé ?

Pour Mary Rooney, principale auteure de l’étude, « Étant donné que 81% des Américains montrent des signes d'exposition à ces produits chimiques, nous devons en savoir plus sur la manière dont ils pourraient influer sur la santé ». Approfondir ces recherches, donc, pour connaître les effets de ces substances sur la santé au quotidien.

Parce qu’il ne suffit pas de choisir consciencieusement son dentifrice ou son déodorant pour s’en préserver. Ces DCP sont présents dans de nombreux produits agricoles, comme certains herbicides, dans le traitement de l’eau

À l’heure où l’on se pose des questions sur un lien entre les cas de « bébés nés sans bras » et la pollution, entre cet employé d’une entreprise de traitement de bois atteint de la maladie de Parkinson et les pesticides qu’il a manipulés pendant 20 ans et où les études se multiplient sur les effets dévastateurs des additifs en tout genre que l’on nous fait boire, manger et respirer, allons-nous enfin nous réveiller ?

DCP, Bisphénols A, Parabens, Halogéno-phénols, Polybromodiphényles (PBDE), Atrazine, Ethylène thiourée, Heptachlor, Lindane, Malathion, DDT, Dieldrine, Chlordane, PCB, Arochlor, Benzo(a)pyrène, Nonylphenol, Dibutyl phtalate et autres E171, E251, E950... Si ces substances, qui font partie aujourd’hui de nos vies, ont toutes un nom différent et impossible à mémoriser, elles sont aussi toutes « potentiellement » ( ?!) responsables d’un empoisonnement de masse...

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Aurélie Giraud, juriste de formation, titulaire d'une maîtrise de droit public (Sorbonne, Paris I), est journaliste à Economie Matin, après avoir travaillé comme correctrice et éditrice sur de nombreux manuscrits de livres, dont ceux de son mari, Jean-Baptiste Giraud, puis secrétaire de rédaction.

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