Pour naviguer a vue il faut des Amers !

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Par Patrick Crasnier Modifié le 30 mars 2020 à 10h17
Coronavirus Distanciation Sociale Respect Regles
7%7% des cas de coronavirus considérés comme résolus se sont soldés par un décès.

Terme de marin bien sur mais aujourd’hui, en regard de l’absence totale de cap de notre gouvernement, on peut se demander s’ils ont d’autres amers que leur avenir politique.

Je ne redirais pas ce que tout le monde décrit et critique depuis un mois, les ordres contradictoires, les injonctions paradoxales, les changements de certitudes toutes les heures. J’aimerai seulement rappeler quelques points de repères pour démontrer cette absence de cohérence.

Les médecins et soignants hurlent depuis début Février que la crise sanitaire sera sans précédent, qu’ils manquent de tout et qu’ils ne pourront faire face sans qu’eux-mêmes et leurs patients en payent le prix fort. Personne n’a voulu les écouter, pire on les a méprisés. Aucune politique responsable n’a pris ce taureau par les cornes pour approvisionner les hôpitaux et les médecins de ville en protections.

Résultat le président de la république et sa suite se promène avec des masques FFP2 (seuls masques protecteurs pour les soignants en contact avec la maladie) alors que les infirmières en sont à se fabriquer des masques avec des soutiens gorges. Les hôpitaux font appel a la charité pour avoir quelques protections, les médecins libéraux n’ont rien ni personne pour les aider.

Nos politiques naviguent à vue aussi sans rien regarder des indications a minima. Exemple les cliniques ne sont toujours pas mobilisées alors qu’elles ont nombre de lits disponibles. Les ARS cette dictature administrative ne veut pas, au lieu de prendre des décisions drastiques pour arrêter ces imbécilités, on laisse faire. L’état envoi un Airbus pour déplacer 6 malades de Mulhouse à Bordeaux alors que 70 lits étaient disponibles en clinique dans la même ville. Aujourd’hui, encore un coup de génie politique on va affréter des TGV sanitaires pour déplacer les malades. Devinez où ? A Nantes alors que 200 000 parisiens ont envahi la Loire atlantique et que demain leurs hôpitaux seront débordés comme ceux de Mulhouse.

Aucune anticipation, aucune vision, aucun regard sur ce que j’appelle les amers, tous ces signaux envoyés par ceux qui sont en première ligne, « au feu » Tout se passe comme sin une caserne de pompiers allait éteindre un incendie, sans en connaitre l’adresse, sans tuyaux, et avec de l’essence dans les citernes.

Tout se passe comme si un marin, sans boussole, sans phares et avec une ancienne carte fausse refusait de reconnaitre qu’il arrive vers la terre parce qu’il en voit l’église. Au contraire il fait demi-tour vers l’inconnu et il accélère. Le cas des décrets successifs et contradictoires sur le traitement par la chloroquine en est un exemple frappant.

Cette petite métaphore maritime pour dire que la France est en danger, que les Français globalement respectueux du confinement, ne savent plus quoi faire et l’angoisse augmente de façon exponentielle. Cette angoisse causée bien sur par la peur de la maladie mais dangereusement aggravée par le sentiment que le capitaine du bateau est ivre et de plus fou.

Tout ceci est grave à plusieurs titres. D’abord pour notre pays où le pseudo confinement total ne fera pas effet, l’épidémie sera sans doute très difficile à arrêter si une partie de la population est « autorisée à désobéir.

En second la peur collective, sorte de névrose s’entretenant elle-même, risque de faire sortir les pires réactions que l’on peut constater chez l’humain (les meilleures aussi dans quelques circonstances) Une névrose collective entretenue par une information en continu extrêmement anxiogène et devant laquelle les personnes angoissées restent, fascinées masochistement.

Alors un conseil, détendez vous avec ce qui vous convient le mieux, musique, films drôles, lecture mais surtout ne regardez plus la télévision d’information. Aucune information n’a d’intérêt en ce moment de confinement sauf faire augmenter le niveau des angoisses. Aucun besoin de voir en direct la communication politique pour cacher l’indigence de l’état. Le temps de la politique viendra, après.

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Patrick Crasnier est diplômé en sciences humaines 3eme cycle en psychopathologie, après de longues années passées en cabinet libéral comme psychanalyste, blessé lors d’un attentat terroriste cesse cette activité en 1995. Continue comme photojournaliste, journaliste radiophonique (activités menées conjointement avec celle de psychanalyste depuis 1983) puis comme journaliste rédacteur au journal Toulousain et à l’écho des entreprises. Actuellement photojournaliste correspondant pour l’agence de presse panoramic et rédacteur dans plusieurs revues.

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