Dans ces temps de crise que peut la médecine sans financement pour être performante ? et l’après ?

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Par Daniel Moinier Modifié le 30 mars 2020 à 13h04
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50%Une étude estime à 50% le nombre de personnes contaminées par le coronavirus et qui sont asymptomatiques

Les émissions sur cette pandémie du coronavirus, Covid-19, ont supplanté presque toutes les autres, que ce soit à la télévision, à la radio, sur internet. Il est vrai que nous vivons un moment exceptionnel jamais connu par la plupart des habitants de notre planète et de confinement mis en place par presque tous les pays. Un arrêt mondial de la « vie » n’était pas encore pensable il y a quelques mois, qui l’aurait cru ? Nous sommes arrivés à une diminution des déplacements, de la pollution, du bruit à un niveau si bas qu’aucun écologiste ou anti, alter mondialiste n’aurait jamais pensé proposer ou supposer ! Ils sont certainement ravis en pensant qu’il y a eu un avant et qu’il y aura un après très différent.

Cette épidémie est tellement rapide, puissante qu’elle met la santé avant tout et place les soignants sous les regards de tous les français en premier chez tous les médias. Toutes ces explications, recommandations, exclusions, interdictions, confinement mais aussi les divergences font naître une inquiétude grandissante. Depuis peu la médecine, les services de santé viennent d’acquérir un rôle prépondérant, une écoute médiatique hors du commun, alors qu’ils étaient difficilement entendus précédemment lors de leurs réclamations sur les manques de moyens humains, matériels, immobiliers...

Mais la médecine ne peut pas tout, même si elle peut être la formidable chance de notre époque. Elle nous promet de vivre jusqu’à 150 ans. Elle ne peut remplacer la politique, ni soigner tous les maux de notre société. Et même si notre Président a annoncé dans ces temps de crise sanitaire exceptionnelle, « l’état paiera », mais qui paiera réellement, c’est nous, les « bons » contribuables (moins de 50 % paient l’impôts sur le revenu). Alors comment pourra-t-on financer le trou énorme engendré par cette crise ? Augmenter le budget de l’état, mais comment remplir les caisses ? Par de nouveaux impôts, prélèvements, taxes. Nous avons déjà le record du monde et les français ne pourraient plus les supporter. Nous sortons à peine de manifestations, blocages, casses, grèves qui ont engendré des coûts financiers exorbitants. Alors diminuer tous les budgets des autres administrations qui en réclament plus : impossible. Il ne reste que l’emprunt, les taux sont faibles. C’est la formule facile lorsque l’on ne veut pas contrarier les français. Ils l’ont accepté sans rien dire, malgré quelques remarques, depuis des décennies au point d’avoir un déficit qui vient de dépasser le PIB. Ce sont les jeunes qui paieront. Mais ces jeunes commencent à se révolter contre les anciens, les politiques, l’état, y compris pour le climat et leur avenir incertain....

Ils ont raison, presque aucun politique n’a osé renverser la vapeur, remettre du bon carburant dans la machine, établir des lois qui aurait pu remettre le pays dans le sens de la marche.

En revenant à cette crise, en économie, comme le dit si bien Comte Sponville, célèbre philosophe : « Santé sans fortune vaut mieux que fortune sans santé ». Ce n’est pas la médecine seule, même si elle peut être très performante, qui soignera les maux de notre économie !

Nous pouvons remercier tous nos soignants qui font un travail extraordinaire. Ce virus a mis leur professionnalisme à toutes épreuves et ils se dépensent sans compter au mépris de leur vie pour sauver toutes les vies possibles.

Et après ?

Ce « cataclysme » est tellement prenant qu’on en oublierait presque de gérer la nation. Il est vrai que certains jugent indécent de parler d’économie alors que nous sommes en pleine crise sanitaire. Mais il serait pourtant grand temps de penser à l’après. Comment va-t-on s’en sortir et reprendre le cours normal de nos activités. Y aura-t-il un temps flou « d’entre-deux guerres ». Va-t-il revenir nous gâcher une nouvelle fois la vie ? Ce qui repousserait la reprise déjà bien compromise. Il sera presque impossible de repartir à fond et même plus si l’on veut rattraper les manques de production, distribution. Il sera impossible pour certains de combler financièrement ce qui n’a pas été vendu, consommé, donc perdu. L’état a promis de subvenir à toutes les difficultés. Aucune entreprise, comme l’a dit le président ne devra souffrir de la crise et rester sur le « carreau ». Est-ce possible ? Cela restera très difficile à réaliser car l’économie est tellement complexe, les interactions des circuits produits, distributions, difficiles à suivre et à calculer aux véritables coûts.

Devra-t-on contrôler toutes nos frontières (les fermer) puisque chaque pays sortira de la crise à des dates différentes ? Faudra-t-il une planification complète ? Attendra-t-on la sortie du vaccin pour commencer à resserrer l’étau ? Cela pourrait prendre une année selon les spécialistes même si un français aurait déjà trouvé le vaccin adéquat et autre avec une méthode de soins inédite.

Pour éviter une catastrophe économique et la destruction de notre économie, le « moteur » devra être interne poussé par la consommation et la production intérieure, ce qui modifiera profondément notre organisation avec de probables relocalisations au détriment des coûts et prix. Il faudra donc que les salaires suivent. Si c’est réellement ce qui arrivera et même probablement, il sera obligatoire de travailler plus, comme cela s’est produit après la guerre en 1946. Il serait souhaitable pour les entreprises et les coûts de production ainsi que pour leurs marges de ne pas payer autant d’heures supplémentaires à 25 et 50%. J’en reviens aux 40 heures, horaire qui est réellement le plus efficace pour tous (et l’état), encore plus pour les entreprises en 3 x 8, 5 x 8, feux continus. Horaire qui peut diminuer le stress occasionné par les rendements demandés avec les 35 heures, qui peut aussi diminuer partiellement la productivité horaire mais par contre, augmenter la productivité globale, celle qui rapporte le plus économiquement et redistribue le plus.

Mon proverbe : Il ne sert à rien de travailler à fond sur une heure, si l’on n’en fait qu’une !

Bon courage à toutes et tous.

www.danielmoinier.com

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C.Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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